Hypersensitive, Arles, 2022


Travail documentaire sur des arbres brûlés par un incendie.

Ma série Hypersensitive s’intéresse aux corps brûlés d’arbres touchés par un incendie durant l’été 2022. Quand je suis arrivé sur place, j’ai tout de suite été marqué par l’aspect désolé et monochrome des lieux : un paysage gris, pâle, au milieu du ciel bleu de l’été provençal. Puis, de larges lambeaux de chairs d’arbres à vif sont venus trancher dans cet ensemble. Ces chairs venaient rejouer les teintes d’un brasier que l’on aurait oublié d’éteindre, consumant les arbres de l’intérieur.

J’ai immédiatement ressenti ces brûlures de manière empathique mais aussi symbolique. En effet, en ressentant la douleur à vif de ces plaies infligées à ces arbres, elles devenaient des témoignages de notre propre fragilité face au réchauffement global et à la hausse des phénomènes météorologiques extrêmes. Et je crois qu’au sein des enjeux environnementaux actuels, cette empathie humaine doit jouer un rôle prépondérant.

En voyant, dans les désastres climatiques et environnementaux actuels, la précarité de notre propre condition et des systèmes politiques et économiques qui nous constituent, nous changerons notre manière de nous situer dans notre environnement et d’interagir avec lui. L’expression de cette fragilité est un changement de paradigme aujourd’hui essentiel afin d’éteindre définitivement l’incendie viriliste et capitalocène qui continue de consumer la Terre.


Ce projet a été shortlisté pour le Liberty Art Award 2022